"Dys-accord" sur la dyslexie
ou
dix apports sur le sujet
1. L' AME 49 s'intéresse et prend une part active à toutes les recherches, dialogues, coopérations, partenariats sur les sujets qui la concernent, à savoir la difficulté scolaire et la compréhension des processus d'apprentissage. Elle est donc ouverte à toutes les propositions d'explication de l'échec scolaire. Pour autant, elle ne saurait souscrire à toutes prises de position sur le simple fait qu'elles sont celles du moment, ni sans procéder au préalable à des études approfondies tant sur le plan théorique qu'expérimental.
2. Les professionnels des réseaux d'aides que sont les maîtres E, sont des pédagogues, spécialistes des dysfonctionnements des apprentissages. Ils doivent justifier de plusieurs années d'enseignement avant de suivre une formation qualifiante, théorique et pratique, sur 2 ans.
3. Ils ont notamment pour mission d'estimer le degré de difficulté vécue par l'enfant, de le resituer dans la dynamique de son développement, et de mettre en place des procédures de prévention et de remédiation adaptées aux différents problèmes rencontrés.
4. Ils disposent, pour ce faire, de nombreux tests et outils d'évaluation, fiables et vérifiés scientifiquement. Nombre d'entre eux concernent spécifiquement les domaines de la langue orale et écrite.
5. Ils bénéficient en outre d'un atout supplémentaire du fait de leur fonctionnement au sein d'une équipe pluridisciplinaire, composés d'autres enseignants spécialisés (rééducateurs et psychologues). Ces regards croisés sont gages d'une plus grande ouverture, d'une exigence d'argumentation objective, et d'une appréhension plus fine et plus complète de l'individu en situation d'apprentissage.
6. Les personnels de ces réseaux de spécialistes de l'Education Nationale, ont accumulé une riche expérience du terrain, et une réelle compréhension de l'échec. Ils ont confronté ces observations à la théorie et aux approches d'autres professionnels de l'enfance, au travers de colloques, publications, groupes de travail. Leurs associations professionnelles (FNAME, FNAREN et AFPS) sont en contact étroit et se rejoignent sur l'essentiel de l'analyse des différents aspects de la difficulté scolaire.
7. Ainsi, ils savent que le langage et la lecture ne saurait se résoudre à des apprentissages techniques que l'école n'aurait pas su transmettre. Jérome Brunner a montré que le langage se structurait grâce aux relations. On ne peut non plus méconnaître la dimension sociale et fonctionnelle de la lecture. Les simplifications, si elles donnent l'illusion de résoudre un problème, n'en demeurent pas moins profondément insatisfaisantes pour tout pédagogue sérieux.
8. A ce jour, ce que l'on appelle "Dyslexie" ne veut objectivement rien dire d'autre que: "Dysfonctionnement en lecture". Aucunes preuves de l'existence d'un agent déclencheur, ni de l'efficacité d'une rééducation particulière n'ont été trouvées.
9. Le suffixe "dys" et la terminologie médicale employée (trouble, dépistage, soin,...) font penser à une maladie que l'on peut empêcher ou soigner. Cela est dangereux pour les enfants désignés, les enseignants et les parents. L'AME 49 attire l'attention des autorités concernées et du grand public sur la menace de médicalisation de l'échec scolaire ainsi que sur la possible "clientélisation" qui pourrait en découler.
10. Pour faire face à ce défi d'aider tous les enfants à maîtriser les savoirs fondamentaux, l'Etat serait mieux inspiré, de donner aux écoles et à ses personnels les plus qualifiés (rééducateurs, psychologues et maîtres E) tous les moyens de se former et de fonctionner correctement, plutôt que de céder à la facile délégation au secteur médical de la responsabilité éducative des enfants.