Les TESTS de DEPISTAGE de la Médecine Scolaire

(Communication de l'AFPS)

Association Française

des Psychologues Scolaires.

Délégation du Maine et Loire.

Secrétariat: 24, rue du clos Pointu,

49400 Saumur. Tél: 02.41.67.89.39.

 

Monsieur l’Inspecteur d’Académie,

Certains de nos collègues ont été informés de la mise en place prochaine d’une expérimentation visant à mettre au point un dépistage systématique des dyslexies. Cette expérimentation serait, selon nos informations, conduite par les médecins scolaires avec la collaboration des RASED.

Nous tenons à vous faire part, monsieur l’Inspecteur d’Académie, de nos réserves quant à cette expérimentation et ceci pour les raisons suivantes:

A notre avis, cette expérimentation s’inscrit dans un mouvement visant à médicaliser de manière abusive les difficultés d’apprentissage en leur attribuant, en particulier, le préfixe "dys" (dyslexie, dyscalculie., dysorthographie, etc...), renvoyant implicitement ou explicitement ces troubles à une étiologie neurologique qui reste en l'état actuel des recherches hypothétique. Même si cette étiologie médicale se trouvait avérée dans quelques cas, il nous paraît évident que de multiples autres facteurs peuvent rentrer on jeu dans ces situations de difficultés d'apprentissage (facteurs scolaires, psychologiques, sociaux) et que, en conséquence, seule une approche et une analyse globale de la situation de l’enfant (incluant l’aspect médical) permettent de définir une remédiation efficace.

Cette médicalisation des difficultés d’apprentissage entraînerait, par ailleurs, à notre avis, des effets importants tant au niveau de l’enfant, des familles, que de l’école:

- au niveau de l’enfant, une objectivation du trouble comme inhérent à l’enfant et donc sa stigmatisation comme enfant "dys..." avec tous les effets "secondaires" que cela risque de provoquer (effet "pygmalion")

- au niveau de la famille, un effet de leurre quant à l’attente induite et un enfermement dans une demande de remédiation instrumentale pour l'enfant, barrant la possibilité pour la famille elle-même de restituer les difficultés rencontrées dans un contexte plus global.

- au niveau de l’école, un désaisissement des enseignants de leur identité professionnelle, de leurs compétences et de leur responsabilité pédagogique.

Nous sommes enfin étonnés que ce dépistage systématique se mette en place alors que Monsieur Lang, Ministre de l'Education Nationale, s’était montré réservé dais son discours du 5 juillet 2000 à propos des conclusions du rapport de M. Ringard.

Nous pensons qu'il serait souhaitable d'organiser préalablement à toute expérimentation au niveau départemental, une concertation sur le sujet entre les médecins du service de santé scolaire, les psychologues scolaires et les autres membres du RASED.

Veuillez croire, Monsieur l'Inspecteur d'Académie, en l'expression de nos sentiments distingués.

 

Pour l'AFPS

Rémi Brun

Copie à

- Madame le Médecin responsable du Service départemental de Santé scolaire.

Et pour information à

- Mesdames et mesSieurs les Inspecteurs cl~ ‘Education nationale.

- Mesdames et Messieurs les membres des Rased.

- les organisations syndicales.

 

Les Textes présentés lors de la Conférence Pédagogique du 21/02/01

Site IA 49:

(aller dans "Personnels de l'EN", puis dans "actions en cours" puis dans "difficultés d'apprentisage")

Réaction de l'AME 49