(Communication de l'AME 49 adressée à l'IEN AIS et à M. Bonnevie)

Angers, le 11 mars 2001

Suite à la conférence pédagogique "Repérage précoce des difficultés à l'école" organisée par l'I.A 49 le 21 février 2001, et à la présentation du test de dépistage de Grenoble par les médecins scolaires, l'Association des Maîtres E de Maine et Loire communique:

L'Ame 49 participe actuellement à des travaux de recherche sur la conscience phonologique, menés par Mme Houria Bouchafa, docteur en psychologie cognitive.

Si les maîtres spécialisés adhérents sont ainsi bien convaincus de l’importance de cette compétence dans les processus d’acquisition de la lecture, ils restent vigilants quant à l’introduction à l’école des tests de dépistage des médecins scolaires. Ils souscrivent de ce fait entièrement au point de vue exprimé par l'AFPS (Association Française des Psychologues Scolaires) lors de cette conférence pédagogique.

L'Ame 49 rappelle d'une part que :

• la prévention est une des missions assignées aux Réseaux d’Aide, et ce depuis 1990.
• les professionnels des Réseaux disposent, pour ce faire, d’outils d’évaluation et de remédiation fiables, dans les domaines du langage, de la lecture, des compétences logico-mathématiques,…. Les références de la plupart de ceux qu'utilisent les maîtres spécialisés E sont d’ailleurs disponibles sur le site internet de l’association, avec de nombreuses autres informations sur la prévention, l’aide aux enfants en difficulté à l’école, ...
• l'état actuel des connaissances dans ce domaine n'indique pas de façon certaine un chemin de remédiation et d'intervention efficientes. Les RASED ne peuvent pas être dépossédés de la contribution à une réflexion sur ce sujet. Ils se sentent concernés et responsables vis à vis de toutes les actions entreprises autour de ces questions.

La nouvelle orientation que traduit ce dispositif de repérage des enfants à risque, fait suite aux conclusions du rapport Ringart. S’il est souhaitable d’agir rapidement dans ce domaine de la prévention, il convient d’éviter la précipitation et l’effet de mode. Qui plus est, la tentation est grande de considérer le dépistage en question comme la "panacée" qui va réussir là où les enseignants auraient échoué, (tant il est vrai que ce qui vient du domaine scientifique jouit a priori d’une réputation de vérité établie).

L’Ame 49 tient à préciser d'autre part que :

• la collaboration entre Education Nationale et Ministère de la Santé est bien une nécessité pour améliorer l'aide aux enfants en difficulté. Elle requiert cependant, qu'à l’instar des enseignants (qui ne se permettent pas d’établir diagnostics ou traitements médicaux), les personnels de la Médecine scolaire échangent leurs observations et analyses avec les personnels spécialisés des Réseaux d'Aide concernés, avant de conseiller des programmes de remédiation pédagogique, ou d’orienter les parents vers des prises en charge psychologiques.
• les modalités de cette collaboration demandent à être définies (conditions institutionnelles et matérielles,…) et devront se concrétiser sous peine d'en rester aux bonnes intentions.

Il apparaît indispensable qu’un effort de médiatisation identique à celui dont a bénéficié la Médecine scolaire soit effectué au profit des Réseaux d’Aide, afin de compléter l'information des enseignants comme celle des médecins scolaires, et d’éviter ainsi des considérations trop simplistes sur l’échec à l'école. Cela constituerait sans nul doute un gage de collaboration équilibrée entre les services de l’Education Nationale et ceux du Ministère de la Santé.

Le Bureau 

Les Textes présentés lors de la Conférence Pédagogique du 21/02/01

Réaction de l'AFPS (Association Française des Psychologues Scolaires)